Comment prendre soin de soi quand on est leader ?
Prendre soin de soi quand on est leader est très souvent particulièrement compliqué.
Quand on occupe un poste important, quand notre vie professionnelle est pleine de responsabilités, il est très courant qu’on néglige de s’occuper de soi.
Pourtant, écouter son corps et prendre du temps pour soi, c’est aussi faire preuve de leadership !
Dans cet article, nous allons parler de comment récupérer quand la fatigue s’accumule dans une vie professionnelle mouvementée. Et nous verrons surtout comment anticiper pour préserver son énergie.
Vous verrez que, prendre soin de soi, c’est aussi prendre soin de ses équipes !
Pour écouter le podcast, c’est ici :
Pourquoi est-il compliqué de prendre soin de soi pour les femmes leaders ?
C’est une constante chez les leaders : hommes ou femmes, ils s’autorisent rarement à prendre soin d’eux. Ils ont beaucoup de mal à ralentir le rythme quand ils connaissent une baisse de forme.
Si je vous en parle, c’est parce que, au moment où j’écris ces lignes, c’est ce que je traverse. Un souci de santé me fatigue et je connais une période plus difficile que d’habitude. Rien de grave : seulement une mauvaise passe.
Je remarque que, chaque jour, quand je me réveille, je navigue entre la douleur physique que je ressens et le souhait d’être aussi efficace et dynamique que d’habitude. C’est comme si je ne m’autorisais pas à ralentir, à accueillir la douleur.
À la place, je fais des petits compromis qui ne m’aident ni à me reposer, ni à travailler comme je le voudrais. Cet entre-deux ne me convient pas non plus.
Heureusement, c’est mon métier d’accompagner les femmes leaders. Je suis moi-même très entourée et j’ai pu rapidement distinguer ce qui n’allait pas. C’est ainsi que j’ai pu y faire face en alignement avec mes besoins physiques et ma posture professionnelle.
Cet exemple est tout à fait symptomatique des femmes leaders qui nient les signaux de leurs corps.
Les femmes négligent souvent leur bien-être
En tant que femmes, nous vivons avec des cycles menstruels. Mais nous attendons de nous-mêmes d’avoir la même énergie à tous les moments de ce cycle.
Pourtant, quelle femme se sent constamment au même niveau d’énergie ?
Même si la société et les entreprises le nient, nous savons bien qu’une période de règles est un moment difficile et douloureux pour une grande partie des femmes. Nous vivons dans ce moment-là un changement hormonal qui impacte notre humeur, parfaitement indépendamment de notre volonté.
Pourquoi croire que cela ne devrait avoir aucun impact sur notre quotidien ?
Les leaders négligent de prendre du temps pour elles
De la même façon, je vois des leaders se comporter comme si elles n’avaient jamais de baisse de régime :
Elles remplissent leurs agendas toujours de la même façon – du petit matin jusqu’au soir.
Elles répondent oui à toutes les réunions et toutes les sollicitations.
Elles décalent les moments prévus pour se poser et réfléchir à la stratégie.
Elles repoussent les moments où elles avaient prévu d’aller faire une marche ou du sport.
Etc.
Tout le reste passe avant elles-mêmes et leur propre bien-être. L’habitude de prendre soin de soi ne fait tout simplement pas partie de leur vie : il leur faut véritablement apprendre à se reposer.
Je vois même des femmes enceintes tirer sur la corde et n’accepter de ralentir qu’au dernier moment. Elles continuent à courir, même quand leur corps ne suit plus.
Faut-il donc vraiment s’étonner que les femmes soient davantage victimes de burn-out ?
Il ne faut pas confondre goût de l’effort et épuisement !
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1. Déconstruire ses croyances limitantes
Nous en arrivons souvent à une situation où les femmes leaders négligent largement de prendre soin d’elles. Et c’est notamment à cause de croyances limitantes bien ancrées :
Il faut travailler plus pour réussir.
Une leader ne peut pas avoir de faille ou de faiblesse.
Je dois montrer l’exemple à tout moment.
Mon équipe a besoin de moi, je ne peux pas leur faire ça.
Et c’est ainsi qu’on se retrouve à toujours tirer davantage sur la corde.
… Ce qui est néfaste pour soi, pour sa santé, pour son travail et même pour son équipe : quel exemple donnons-nous dans ces moments-là ?
Pourtant ces pensées ne sont pas des vérités. Et je vous propose d’envisager d’autres façons de voir les choses, bien plus proches de la réalité.
La réussite n’est pas une question de nombre d’heures travaillées
La réussite n’est pas corrélée au nombre d’heures que vous travaillez. Elle ne dépend pas non plus du jour, de la semaine ou du mois pendant lequel vous allez faire une pause.
Travailler pour réussir est une condition, oui.
Mais il n’est pas stipulé, dans le guide de la réussite, qu’il y a un certain nombre d’heures à donner !
Ce qui est nécessaire, c’est simplement de créer de la valeur que quelqu’un veut acheter.
Une leader n’est pas sans faille
Une leader est un être humain. Elle a donc des failles. Mais elle s’applique à les masquer en croyant que son image est meilleure quand elle dissimule ses faiblesses.
Cette attitude nous déconnecte des personnes avec qui on travaille : elle nous déshumanise.
Or pour emmener les gens avec soi, pour les convaincre, c’est notre humanité qui a le plus de puissance.
Quand on voit Obama verser une larme dans un discours qui l’émeut profondément, on a encore plus envie de croire en lui : c’est aussi simple que cela.
Montrer l’exemple, ce n’est pas être au top tout le temps
Montrer l’exemple ce n’est pas nécessairement être au top de sa forme tout le temps : c’est impossible et cela n’existe pas.
Montrer l’exemple, c’est se mobiliser, faire du mieux qu’on peut, communiquer, être à l’écoute et savoir faire une pause quand ça ne va pas.
Responsabiliser son équipe est un cadeau
Je suis certaine que votre équipe a besoin de vous !
Mais en même temps, quel beau cadeau vous lui faites quand vous la laissez gérer sans vous. Ne vous êtes-vous pas sentie vous-même valorisée quand on vous a responsabilisée et qu’on vous a fait confiance ?
Pour un leader, il est essentiel de savoir déléguer.
En faisant confiance, vous construisez les bases d’une relation qui permet à tout le monde de progresser et de se sentir aux manettes. Votre équipe sera également contente de pouvoir vous soutenir quand vous en avez besoin. Cela va dans les deux sens.
Si on se borne à ne pas écouter les signaux de son corps, il n’y a qu’une alternative : des maux plus intenses et, au bout du chemin, le burn-out. Et ça, ce n’est clairement pas rendre service à son équipe !
Vous savez qu’il faut prendre soin de soi pour prendre soin des autres. Cela s’applique aussi au travail.
2. Ecouter son corps
Alors à quoi cela ressemblerait d’écouter un peu plus son corps ?
Il est nécessaire d’accepter qu’on n’ait pas toujours le même niveau d’énergie.
Il ne s’agit pas d’un combat entre la force du mental et celle du corps. Nous ne faisons qu’un, tête et corps. C’est dans l’intérêt de tous d’avancer ensemble.
Je vous invite à identifier chez vous comment récupérer en cas de fatigue accumulée.
S’adapter à son chronotype
Il est possible de s’adapter à son énergie du moment. De prendre soin de son corps et de son esprit au quotidien, pour veiller sur soi.
Pour cela, vous pouvez identifier votre chronotype et prévoir vos journées à votre service, plutôt que comme une succession de choses à faire.
L’idée du chronotype est notamment développée dans l’ouvrage de Michael Breus, « Quand ? ». Il identifie plusieurs profils, dont les niveaux d’énergie varient différemment tout au long de la journée.
Je vous invite à découvrir le vôtre : mieux se connaître, c’est se donner les clés pour agir plus efficacement, en harmonie avec soi-même. C’est ainsi qu’on trouve son équilibre !
Savoir ralentir et s’occuper de soi
Il faut également apprendre à ralentir dans les moments où notre corps ne suit plus :
- Poser un jour,
- Démarrer plus tard,
- Travailler de chez soi,
- Déléguer davantage,
- Etc.
S’occuper de soi, c’est aussi bien s’entourer et demander de l’aide quand on en a besoin.
Ce matin, j’ai fait des analyses. Je ne m’attendais pas à ce qu’on me prélève autant de sang, ni au mal de crâne associé. Je me sentais vraiment faible.
Alors, pour la première fois, j’ai demandé à l’une de mes coachs de mener un appel de coaching à ma place de façon impromptue. Elle a l’habitude de coacher au sein de notre programme, mais elle connait d’ordinaire ses dates d’appel des semaines à l’avance (on essaye d’être très organisées chez Coachappy).
Cette fois, c’était à la dernière minute : ça ne me ressemble pas.
Mais j’ai jugé que ce serait mieux pour mes clientes d’avoir en face d’elle quelqu’un qui soit en pleine forme. Et mieux pour moi de me reposer aujourd’hui.
Cet épisode ne fait pas de moi une mauvaise leader, bien au contraire.
En prenant du temps pour moi, je pense aussi à la leader que je serai demain et après-demain en me préservant aujourd’hui.
Car quand on tire trop sur la corde, il n’y a plus du tout de leader !
3. Relativiser les conséquences face aux bénéfices à s’occuper de soi
Avoir des périodes moins faciles physiquement est profondément normal. Vous êtes humaine.
Ce n’est pas parce qu’on est une leader qu’on doit être surhumaine.
Ce que cela réclame, c’est de créer autour de soi un système stable et fiable. On peut ainsi assurer une continuité de service, dans la mesure du possible, en fonction de la situation. C’est aussi cela le leadership !
Et oui, parfois, ce n’est pas possible. Mais au fond, on accorde souvent trop d’importance aux détails :
Je ne dois pas m’arrêter quelques jours.
Je ne dois pas déplacer ce rendez-vous car je me suis engagée.
Je ne dois pas décaler le planning de ce projet.
À l’échelle d’une carrière, ces décisions sont ridicules et personne ne vous en tiendra rigueur. Le problème, c’est seulement que vous-même vous en tenez rigueur !
En revanche, sur le moment, ces décisions sont très importantes pour prendre soin de vous. Et ça n’a pas de prix.
En conclusion,
Comment prendre soin de soi quand on est leader ?
Prendre soin de soi quand on occupe un poste important, c’est possible. Il faut :
- Identifier et travailler sur ses croyances limitantes.
- Écouter son corps en portant une attention curieuse et ouverte à ses spécificités et ses besoins.
- Voir qu’il y a plus de bénéfices que de conséquences à prendre du temps pour soi.
Alors à vous de jouer !
Demandez-vous de quelle façon vous prenez soin de vous quand ça va bien et quand ça va moins bien.
C’est l’association des deux qui vous permet d’être au top de votre énergie et de votre forme. Vous développez également assez de bienveillance envers vous-même pour prendre soin de vous quand vous en avez besoin.
Prenez soin de vous !
Dans notre programme de coaching Leaders Ambitieuses, c’est l’une des bases de notre enseignement. Vous apprenez à entretenir avec vous-même une relation d’amour et de soin : parce que c’est la relation la plus importante dans votre vie !
Si vous ne prenez pas soin de vous, qui peut le faire ?
Et si vous ne prenez pas soin de vous, comment pouvez-vous être une leader qui emmène ses équipes ?
Le leadership commence en vous et par vous-même !
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