Je rêve d’un monde où le 8 mars, la journée des femmes, n’existera plus.
Un monde où, entre bien d’autres choses positives, nous n’aurons plus besoin de quotas pour voir des femmes leaders occuper les plus hauts postes à responsabilités.
Parce que le changement commence aussi par soi, je vous invite aujourd’hui à une réflexion autour du leadership féminin :
Comment le genre impacte-t-il le leadership en général ? Comment votre genre impacte-t-il votre leadership en particulier ?
Profitons de cette journée spéciale pour inventer ensemble une nouvelle façon de leader !
Pour écouter le podcast, c’est ici :
Dans notre calendrier, un seul jour est destiné à célébrer la presque moitié de la population mondiale et nous rappeler que, bien que la proportion soit énorme, elle est encore aujourd’hui une minorité.
Le jour où le 8 mars – journée internationale des droits des femmes – n’existera plus, nous n’aurons sans doute plus besoin :
Pour que le 8 mars n’existe plus, il ne suffit pas que les gouvernements et les députés agissent. C’est à chacun et chacune d’entre nous de faire avancer les choses.
Chacune d’entre nous, en tant que femme, en tant que leader, a de l’impact.
Et pour que les choses évoluent, il faut que nous commencions par nous interroger sur la question du genre :
Quel est l’impact du genre sur le leadership en général ?
Quel est l’impact du genre sur votre leadership en particulier ?
En cette journée des femmes, je souhaite vous partager une réflexion autour du leadership et du genre pour vous permettre d’y réfléchir et d’avancer dans votre propre parcours.
J’espère qu’elle ouvrira des portes et de nouvelles possibilités en vous !
Existe-t-il un leadership féminin ? Existe-t-il une forme de leadership attachée à un genre ?
Certaines personnes vous diront que oui :
Les femmes sont des leaders plus empathiques
Les femmes sont des leaders moins autoritaires
… sauf lorsqu’elles empruntent les codes des hommes !
Mais à mon sens, la question est bien plus complexe que cela.
Si le leadership des femmes est parfois entravé, ce n’est pas à cause de votre ADN. Ces entraves sont le résultat de constructions sociales genrées.
C’est parce que vous avez été élevée en tant que femme dans une société patriarcale que ces sujets sont d’autant plus forts pour vous aujourd’hui.
Le leadership est assurément une construction sociale.
L’image que l’on a du leadership et de l’archétype du leader dépend en grande partie de la société au sein de laquelle nous avons grandi.
Or, le terme de « leader » – celle ou celui qui leade, qui dirige – renvoie aujourd’hui encore à l’image du leader historique dans notre société : un homme blanc, d’âge mûr.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que les hommes blancs occupent les rôles d’autorité dans la société française et occidentale depuis toujours.
Ce sont eux qui, de tout temps, ont dirigé toutes les formes d’organisations politiques, économiques et sociales. Et ce sont également eux qui avaient autorité sur les femmes.
C’est en 1804 que le Code civil – aussi connu sous le nom de Code napoléonien – institue l’incapacité juridique des femmes : il consacre officiellement l’infériorité de la femme face à l’homme.
Au nom de la famille et de sa stabilité, les femmes sont soumises à l’autorité du mari et le mariage garantit le bon fonctionnement de la famille patriarcale.
Le territoire de la femme se situe plutôt à la maison et au service des autres : son mari avant tout, ses enfants (et surtout ses fils) et ses parents.
Et pour ne citer que quelques exemples :
Nous avons tous, femmes et hommes, hérité de cette histoire, de ce système et de biais-sociaux qui sont encore présents dans notre système de croyances actuelles.
Ainsi, même quand on croit à un leadership différent d’une autorité hiérarchique forte, on a inconsciemment tendance à donner du poids aux leaders masculin.
On peut être amenées à croire en leurs compétences intrinsèques et en leur expérience plus qu’en soi-même ou en d’autres femmes.
Tout simplement car les leaders masculins véhiculent l’image ancrée du leadership dans laquelle on baigne depuis toujours.
Cette association instinctive entre masculin et leadership est le pur héritage de siècles de pensées et de croyances qui vont en ce sens. Les désapprendre prend du temps.
Surtout quand bon nombre de ces pensées sont inconscientes !
Par exemple, si vous vous pensez naturellement empathique, je veux vous dire que l’empathie s’apprend, au moins en partie.
Certes, nous ne naissons pas identiques et certaines personnes sont plus empathiques que d’autres.
Mais pour grande part, vous avez appris l’empathie très jeune quand on vous a dit qu’il fallait :
Les hommes de votre génération n’ont pas appris la même chose.
Ils ont appris à être forts, à cacher leurs émotions, à ne pas écouter celles des autres. Le résultat est qu’on trouve donc moins d’empathie chez les hommes.
Mais en aucun cas cela signifie que ces états de fait sont naturels chez vous ou que les hommes sont moins doués d’empathie.
Les traits de caractère ou les attitudes n’ont rien à voir directement avec le genre – dans le sens de sexe – mais tout à voir avec la socialisation qui est genrée.
Cette socialisation détermine en grande partie le rôle que chacun doit occuper dans la société et perpétue ces rôles de génération en génération.
Et cela commence dès la naissance : on dit souvent d’un bébé fille qu’il est facile et d’un garçon qu’il dort peu et pleure beaucoup.
On préfère le rose pour les filles, et le bleu pour les garçons, et au fil des années, les rôles se dessinent étant l’héritage d’attributs qu’on prête à chacun.
Nos pensées créent notre réalité.
Quand on dit et répète depuis le plus jeune âge à une fille qu’elle doit être douce, elle finit par se penser douce et par agir en douceur : Ses pensées créent sa réalité.
Cette construction sociale a donc un fort impact sur votre leadership, sur la façon que vous avez de vous penser leader ou non, et sur la façon que vous avez de l’incarner dans votre quotidien professionnel :
Finalement, pourquoi votre genre influe-t-il sur votre attitude professionnelle ?
Parce que la leader que vous êtes n’est pas dissociée de la personne que vous êtes.
Celle que vous êtes en public ne peut nier son territoire intime. Et l’intime influence forcément la posture publique.
Ces deux parties de vous ont le même cerveau et le même corps. Vous avez dans la sphère privée des pensées, des émotions et prenez des actions qui ont une influence sur votre leadership.
Ce qui se passe dans la sphère intime :
Tout cela représente autant d’impact sur la sphère publique de votre leadership, même lorsque c’est invisible ou inconscient.
Par exemple, la façon que vous avez de percevoir votre vie de famille, le niveau de responsabilités que vous avez dans la vie domestique de votre foyer, votre charge mentale et le temps que vous prenez ou non pour vous influence votre posture.
Subissez-vous une organisation qui ne vous convient pas ?
En êtes-vous actrice ?
Est-ce le résultat de choix conscients ?
Ou d’injonction que vous ne pensez pas pouvoir éviter ?
Tout cela a une influence sur votre disponibilité physique et mentale, votre capacité à prendre du recul, sur votre forme physique et donc sur vos performances en tant que leader.
Le leadership est le résultat de vos pensées.
Votre cerveau absorbe toutes les informations à sa disposition :
Votre cerveau analyse ensuite toutes ces informations et vous en propose des pensées, des phrases dans votre esprit, des interprétations de ce qu’il perçoit.
C’est ainsi que vous construisez de façon consciente (pour 5%) et inconsciente (pour 95%) une collection de pensées sur vous en tant que professionnelle.
C’est la somme de tout ce que vous pensez de vos idées, de votre travail, de la valeur que vous créez, de vos collaborateurs, de votre façon de communiquer, de vos objectifs, de vos motivations, etc.
Chacune de ces pensées génère une émotion.
Et chaque émotion nourrit vos actions – c’est-à-dire la façon que vous avez d’exercer votre leadership.
Vos pensées créent votre leadership.
Alors finalement quelle est la place du genre dans tout cela ?
Je réponds que l’exercice du leadership n’est pas, à proprement parlé, genré.
Vous pouvez être la leader que vous voulez à partir du moment où vous prenez conscience des biais sociaux-culturels qui influencent votre façon d’être au monde et en entreprise.
Cette prise de conscience permet de vous affranchir des biais de genre, d’avoir plus de recul sur votre situation et de comprendre ce qui se passe quand vous vous sentez entravée.
Vous êtes en mesure de reconnaître quand vous prenez une décision par défaut, nourrie de ces biais, ou que vous la prenez en pleine conscience.
C’est notamment ce qui vous permet de mieux cerner :
Vous apprenez que, en pleine conscience, vous pouvez choisir de faire seulement 80 % parfait, vous pouvez choisir de dire non à une réunion pour alléger votre agenda ou simplement de ne pas faire la lessive.
Vous pouvez choisir de penser que vous êtes légitime, quoiqu’en pensent les autres.
Et cela vous permet :
d’oser
de décider
d’inspirer
d’être un exemple, un role model
de leader
Le leadership n’est pas un genre : Vous êtes une femme ET vous êtes une leader.
Vous êtes totalement capable de leader de la manière dont vous voulez.
Vous êtes légitime.
Vous avez votre place à partir du moment où vous la construisez et où vous choisissez de penser qu’elle existe.
Vous pouvez mettre en œuvre un leadership affranchi des biais de genre : c’est par là que commence le nouveau leadership.
C’est un leadership où règnent la créativité, les idées, la création de valeur, l’action, les résultats.
C’est un leadership dans lequel vous prenez conscience des biais de genre, en les identifiant pour ce qu’ils sont. Vous faites ainsi de la place dans votre cerveau pour agir et leader en conscience, lucide sur les entraves que ces biais créent en vous et aussi pour les autres.
C’est un leadership dans lequel cette prise de conscience permet d’être intentionnellement la leader que vous voulez être, en vous affranchissant au fur et à mesure de ces questions.
Vous incarnez un nouveau leadership !
Et c’est vers ce leadership personnel, créatif, équilibré et non genré que nous guidons les femmes qui ont choisi de suivre mon programme Leaders Ambitieuses.
Peut-être nous y rejoindrez-vous bientôt ?
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