5 signes que vous n’êtes pas connectée à vos émotions et les conséquences sur votre vie professionnelle
Vous arrive-t-il de vous sentir déconnectée de vos émotions ?
Avez-vous la sensation que vous bloquez plus ou moins consciemment vos ressentis, et notamment au travail ?
La déconnexion émotionnelle est un phénomène qui touche un grand nombre de femmes en entreprise. C’est d’autant plus le cas lorsqu’elles sont soumises à la pression des responsabilités.
Pourtant, ne pas être connectée à ses émotions présente des risques importants pour le leadership et pour le bien-être professionnel.
C’est pourquoi, dans cet article, je vous donne 5 signes d’un manque de connexion à soi, à son corps et à ses ressentis.
La gestion des émotions est un sujet particulièrement riche et complexe : nous avons tout à gagner à nous y plonger !
Les risques professionnels à ne pas être connecté à ses émotions
Nous plongeons aujourd’hui dans l’océan des émotions et des manières que nous avons de les vivre – ou de ne pas les vivre – au quotidien.
Cela fait presque 6 ans que j’accompagne des femmes leaders dans leur développement personnel et professionnel. Et je suis toujours surprise de voir la force avec laquelle ces femmes, pour se fondre dans le monde du travail, se coupent de leurs émotions. Ou bien, dans le cas contraire, les laissent les submerger.
Parfois, cela arrive bien avant l’univers professionnel, dès l’enfance. C’est souvent le cas dans les familles où manifester ses émotions n’a pas été accueilli.
La coupure comme la submersion émotionnelle sont des signes d’une déconnexion des émotions.
Les émotions s’expriment dans le corps et, lorsqu’on s’en trouve déconnectée, on est également déconnectée de son corps.
C’est une situation où on avance comme guidée uniquement par le mental, tout en niant tous les signaux physiques.
Pas si étonnant dans une société qui favorise la logique au détriment de l’émotion…
Et pas étonnant non plus que des femmes se mettent à fonctionner ainsi quand on les soupçonne constamment d’être trop émotives… Comme si c’était un tort !
La déconnexion aux émotions peut avoir de lourdes conséquences aussi bien sur votre vie personnelle que professionnelle. Être déconnectée de ses émotions est notamment, par de nombreux aspects, délétère pour le leadership.
Un désalignement profond
Le premier risque à ne pas être connectée à ses émotions est de ressentir un grand désalignement.
Les émotions sont à la fois une boussole et un carburant.
La boussole émotionnelle indique ce qui se joue pour nous dans telle ou telle situation et dans notre esprit. Le carburant émotionnel est à l’origine de nos actions.
Quand on s’en coupe, on ne peut pas agir de manière alignée avec soi-même. C’est comme mettre du gasoil dans une voiture à essence : elle ne va pas pouvoir fonctionner comme il faudrait.
Un manque de présence à soi
Sans émotions, on vit en dehors de son corps. Impossible d’être en pleine présence et connecté à soi.
Cela peut se traduire par le souffle court ou le diaphragme bloqué. On a peu conscience de ses mouvements, de ses muscles.
Finalement, on avance en mode pilote automatique. Cette négation du corps peut aller jusqu’à entraîner des problèmes de santé ou des maladies à différents niveaux de gravité.
Un manque d’authenticité
Être déconnectée de ses émotions fait qu’on avance comme si de rien n’était, en encaissant tout ce qui se présente.
On n’est pas nous-même dans nos fonctions. Il n’y a pas d’authenticité dans nos interactions avec nos collègues, avec nos équipes.
Des surréactions émotionnelles
Quand on ignore ses émotions au quotidien, il peut arriver qu’elles remontent soudain violemment à la surface. C’est ainsi qu’on en vient à surréagir :
- Perdre ses moyens
- Se laisser envahir par la peur (tremblements, rougeurs, renfermement sur soi, manque d’audace)
- Réagir en force par la colère
- Ne pas être maître de soi
- Commettre une erreur professionnelle
- Etc.
Un manque de connexion avec vos équipes
Ne pas être connectée à ses émotions fait que l’on n’est pas vraiment soi-même. Et ne pas être soi-même dans son leadership, c’est ne pas l’incarner pleinement, comme ses fonctions.
On est leader seulement quand les autres nous suivent. Cela nécessite une connexion aux autres – une connexion qui est avant tout émotionnelle.
Être déconnectée de ses émotions, c’est aussi être déconnectée des autres.
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Les 5 signes d’une déconnexion émotionnelle
Et vous, vous sentez-vous déconnectée ? Redoutez-vous que le processus soit en cours ?
Je vous propose d’explorer 5 signaux qui doivent vous alarmer : ils sont le signe que vous êtes en train de vous déconnecter de vos émotions.
1. La mise en place des mécanismes de compensation
Vous vous éloignez peu à peu de vos émotions quand vous prenez l’habitude de compenser certaines situations par des réactions compulsives :
- En mangeant trop
- En faisant des achats compulsifs
- En consommant beaucoup de sucre
- En buvant de l’alcool
- En consommant des drogues
- En vous noyant dans des séries sur Netflix
- Etc.
Par exemple, quand vous vous ennuyez, vous passez des heures sur les réseaux sociaux.
Quand vous êtes très fatiguée, vous mangez sans réfléchir ni avoir faim.
Quand vous êtes très joyeuse, vous dépensez sans compter.
Ces réactions vous coupent de l’émotion que vous ressentez.
Alors que l’émotion commence à monter, plutôt que de l’accueillir, la vivre et la laisser envahir votre corps, vous vous en coupez. Vous vous occupez à autre chose pour compenser.
2. La résistance à ses émotions
La résistance aux émotions se manifeste dans une forme d’évitement.
Ce phénomène est souvent perceptible quand il se déroule sous nos yeux, chez quelqu’un d’autre : on sent que la personne nie ce qu’elle ressent.
En revanche, en nous-même, c’est beaucoup plus complexe : plutôt que d’exprimer ce qu’on ressent, on y résiste. On nie se sentir d’une certaine façon tout en sachant que, au fond de soi, l’émotion est là.
J’ai souvent l’occasion d’observer ce type de comportement en coaching. Cela peut être le cas quand je pose des questions qui surprennent ou auxquelles on n’a pas envie de se confronter.
Il émerge alors une énergie de résistance, comme si la personne n’avait pas envie d’être là mais n’osait pas se l’avouer.
Quand je ressens cela en séance de coaching, je cesse mes questions pour aider la personne à accueillir ce qui se passe. Mais dans la vie, il peut être compliqué de cerner les moments où se joue cette résistance.
Quand on se retrouve dans cette situation, on entre en résistance avec ce qui se passe. Cela peut aussi se passer face à une personne avec laquelle on ne se sent pas bien.
La résistance n’est pas l’émotion à proprement parler : elle cache toujours une émotion sous-jacente.
3. Le développement de troubles psychosomatiques
Avant d’aborder ce point, il est important de savoir que vous n’êtes pas responsable des maladies que vous vivez.
Je suis toujours scandalisée d’entendre parfois dire au sujet des maladies des personnes qu’elles résultent de leurs choix de vie.
On ne choisit pas, en aucune façon, d’être malade. Il existe de nombreux facteurs indépendants qui peuvent être à l’origine d’une maladie : la génétique, l’environnement, etc.
Ceci étant dit, dans certains cas, les émotions niées et non accueillies peuvent entraîner des maux physiques.
Je vous donne un exemple personnel.
L’année dernière, pendant 6 mois, avant ma formation de yoga, j’ai eu vraiment très mal au coccyx sans raison. Je n’avais pas fait de faux mouvement et c’est une partie de mon corps qui ne m’avait jamais fait souffrir auparavant.
J’ai fait des examens médicaux poussés, mais je n’avais rien d’apparent. J’ai donc travaillé pendant plusieurs mois avec une ostéopathe et, au bout du compte, mon mal a disparu.
Ce qui est fascinant c’est que, depuis, à chaque période où je suis particulièrement stressée, cette douleur se réveille. Comme je la connais, j’ai identifié le rapport avec mon stress. Je prends alors les mesures nécessaires pour ralentir le rythme et prendre davantage soin de moi dans ces périodes.
La douleur disparaît ainsi systématiquement.
Effectivement, en y repensant a posteriori, je traversais une période très stressante tout en avançant tête baissée quand la douleur est apparue. Il y avait notamment dans ma vie professionnelle une relation m’impactait, mais je n’avais pas pris les mesures qui s’imposaient. Je vivais avec.
J’avais nié mon émotion de stress.
On voit également beaucoup ce phénomène chez les personnes qui ont fait un burn-out.
Ces troubles sont souvent le résultat d’une grande fatigue, combinée à la pression et au stress. Cette situation qui perdure entraîne très souvent des douleurs.
C’est un mécanisme qui peut se retrouver dans de nombreux cas, même lorsqu’ils ne sont pas forcément graves.
Il est intéressant d’observer quand des petits bobos apparaissent : y a-t-il des messages émotionnels de notre corps que nous n’écoutons pas ?
Et, évidemment, soigner ces maux auprès d’un spécialiste !
4. La rationalisation à outrance pour écarter les émotions
Beaucoup des personnes que je coache ont toujours besoin de comprendre les choses sous leur aspect rationnel et logique. Elles ne laissent pas de place à ce qui se passe en elles ailleurs que dans leur mental.
Ces personnes sont souvent coupées de leurs émotions.
C’est quelque chose que l’on observe très fréquemment chez les hommes. Ils ont été socialisés pour être « forts », « ne pas pleurer » et « ne pas être une fillette ».
Il est d’ailleurs affligeant de constater qu’on encourage la moitié de la population à nier leurs émotions – qui sont un mécanisme naturel du corps humain. Cela se fait au prix d’une grande douleur, la plupart du temps invisible.
Ce rejet des émotions existe aussi chez certaines femmes.
Je coache des femmes leaders qui arrivent totalement coupées de leurs émotions. Elles ne s’autorisent pas à ressentir : à la place, elles utilisent encore et toujours la logique.
La logique est bien sûr fondamentale dans le travail. Mais elle n’est pas le seul outil à votre disposition. Elle peut aussi avoir tendance à vous déshumaniser et à vous déconnecter de vos besoins et de vos envies profondes.
C’est ainsi qu’on peut se retrouver à faire des choix convenus de carrière, alors même que notre corps nous crie que ce n’est pas la direction à prendre.
5. L’installation de l’anxiété
L’anxiété est une émotion qui envahit votre vie, tous les moments de la journée et tout votre corps.
D’ailleurs, il est assez étrange de constater que c’est une émotion dont les sensations sont diffuses : il est très difficile de la placer dans le corps.
L’anxiété recouvre souvent d’autres émotions auxquelles vous n’êtes pas connectée :
Soit parce que vous n’arrivez pas à savoir ce que vous ressentez vraiment ;
Soit parce que, inconsciemment, vous sentez qu’il serait très inconfortable de vous connecter à un certain type d’émotion.
Mais, si on regarde les choses simplement, l’anxiété est une émotion qui en cache une autre.
En résumé, on peut identifier cinq signes de déconnexion émotionnelle :
- La compensation
- La résistance aux émotions
- L’apparition de troubles psychosomatiques
- La rationalisation en toutes circonstances
- L’anxiété
Si vous vous reconnaissez dans un ou plusieurs de ces signaux, c’est intéressant pour vous : pas pour vous autoflageller, mais plutôt pour observer avec curiosité ce qui se passe en vous.
On ne choisit jamais vraiment intentionnellement d’être déconnectée de ses émotions. On a été entraînées à le faire et, bien souvent, on n’en a pas conscience.
S’observer fonctionner ainsi, c’est prendre conscience de ce qui se joue et se donner la possibilité de réagir.
Comment se reconnecter à ses émotions ?
Pour conclure cet article, voici quelques messages que je voudrais que vous reteniez si vous avez le sentiment d’être déconnectée de vos émotions :
Dans la vie, le pire qui puisse se produire, c’est de ressentir une émotion. Une émotion reste une sensation dans votre corps : une vague qui, lorsqu’on l’accueille, monte puis s’éloigne.
Une émotion est toujours passagère. On ne vit pas avec une émotion constante toute son existence.
Autrement dit, il n’est pas dangereux d’accueillir vos émotions et d’accepter qu’elles soient là.
Vous avez tout intérêt à vous y connecter. Cela fait partie de l’expérience humaine.
Accueillir ses émotions, c’est aussi se reconnecter à son énergie féminine.
Les émotions sont puissantes, elles sont un véritable outil de connexion à soi et aux autres. Elles ont une raison d’exister. Elles sont une boussole, un carburant et permettent d’expulser ce qui doit être ressenti pour passer à autre chose.
Ce que je vous propose, c’est d’être à l’écoute de ce qui se passe en vous.
Observez, sans jugement, et demandez-vous quelle émotion se cache ici. Accueillez-la. Permettez-lui d’être là. Et sachez qu’elle va passer.
Si vous souhaitez développer ce sujet, je vous invite à lire cet article sur la gestion des émotions au travail.
Ou bien vous pouvez en apprendre plus sur notre accompagnement dédié aux Leaders Ambitieuses : le rapport aux émotions est central dans notre approche.
Apprenez à surfer sur la vague plutôt que de lutter contre elle !
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