Comment réagir quand on se fait couper la parole dans la sphère professionnelle ?
Quoi de plus désagréable et frustrant que de se faire couper la parole quand on essaye d’exposer ses idées ?
Le milieu professionnel est souvent le théâtre d’interactions humaines complexes et parfois déstabilisantes. Pas toujours simple d’incarner la leader qu’on souhaiterait être quand on se fait sans cesse interrompre !
C’est pourquoi, aujourd’hui, je vous donne des conseils précis sur la manière de réagir face aux interruptions pour enfin se faire entendre.
Tout est histoire de préparation et de clarté !
Se faire couper la parole : Une problématique répandue dans l’univers professionnel
C’est un problème que me rapportent souvent mes clientes en coaching. Une amie m’a même récemment demandé des conseils sur le sujet :
Comment réagir quand on vient de se faire couper la parole au travail ?
Que faire face à une personne qui nous interrompt souvent dans notre environnement professionnel ?
Les situations se ressemblent souvent :
Vous êtes en réunion, vous expliquez quelque chose et vous ne pouvez pas terminer votre phrase parce qu’on vous coupe la parole.
Vous êtes dans un échange à deux et vous ne parvenez pas à exprimer vos idées car, à chaque fois, la personne en face de vous vous interrompt. Vous n’arrivez pas à en placer une !
Les conseils précis que je m’apprête à vous donner peuvent servir dans ces situations et de manière plus générale, dans votre vie personnelle.
Ils seront utiles pour chaque fois où vous sentirez une forme de confrontation ou que vous ne parviendrez pas à prendre votre place.
Les questions à se poser pour bien réagir face aux interruptions
Mais avant d’en venir aux réactions appropriées, voici plusieurs choses à explorer dans une situation où on se fait souvent couper la parole.
Cette analyse vous permettra de préparer votre bonne manière de réagir.
1. Avez-vous des attitudes à rectifier ?
Il est important de commencer par différencier ce qui est entre vos mains de ce qui ne l’est pas.
- Ce qui est en votre contrôle
Dans quelques cas, certaines attitudes peuvent expliquer des interruptions :
On ne parle pas suffisamment fort.
On prend beaucoup de temps de parole par rapport au reste du groupe.
On est hors sujet de l’ordre du jour de la réunion.
Dans ces situations, il peut être utile de voir que le problème n’est pas un interruption, mais une réaction au fait qu’on ne se trouve pas tout à fait à sa place. En réajustant, le problème peut disparaître de lui-même.
C’est pourquoi il y a certains préalables à mettre en place dans son attitude professionnelle :
- Parler haut et clair, de manière intelligible – même si vous craignez de le faire !
- Mettre de la conscience dans votre place au sein du groupe et agir de façon équitable : chacun doit avoir un temps de parole équivalent.
- Veiller à être focalisée sur le sujet traité et éviter les longues digressions.
Si le sujet vous intéresse, je vous conseille cet article sur la prise de parole en public.
- Ce qui est en dehors de votre contrôle
Cependant, il faut préciser que, en général, les femmes que je coache sont plutôt à leur place et dans le sujet.
Mais elles font face :
Soit à une personne qui leur coupe la parole de façon récurrente ;
Soit à un groupe de personnes qui ne sont pas à l’écoute.
Dans ces situations, il est important de comprendre que vous ne pouvez pas contrôler les autres et leurs réactions parfois inappropriées.
En revanche, vous pouvez contrôler votre façon de prendre la parole ainsi que vos limites, et c’est ce que nous allons voir.
2. Quel est votre état d’esprit quand on vous coupe la parole ?
Cela ne paraît pas forcément évident, mais l’analyse de son état d’esprit et de son état émotionnel quand on nous coupe la parole est essentielle.
Il faut en prendre conscience car c’est ce qui est à l’origine de notre réaction.
Par exemple :
Si vous vous dites : « Ce n’est pas possible, elle m’exaspère ! » et que vous vous sentez irritée, il est très probable que votre réaction soit de l’énervement. La conséquence est que votre message passera de façon moins efficace.
Si vous vous dites : « Ce que je dis ne compte pas. Tout le monde s’en fout. », vous ressentirez sans doute un fort sentiment d’illégitimité. Vous vous ferez petite, parlerez peu et tout bas, jusqu’à peut-être ne plus oser prendre la parole.
Quel est votre état d’esprit dans ces moments-là ?
Quelle est votre tendance ?
L’objectif n’est pas de vous juger mais d’en prendre conscience, pour mieux comprendre ce qui se passe et votre manière habituelle de réagir.
Ensuite, demandez-vous de quelle façon vous pourriez aborder la chose différemment.
Quelle pensée pourrait provoquer un état émotionnel où vous avez les commandes ?
Je vous donne ici quelques exemples de pensées que vous pourriez adopter. À vous de voir celles qui pourraient sonner juste pour vous :
« Évidemment qu’il me coupe la parole, c’est sa spécialité. » Cette pensée génère un état de certitude.
« Ce qui arrive est une circonstance neutre. » Cette pensée génère du calme.
« Je suis totalement capable de gérer cette discussion comme je l’entends. » Cette pensée génère de la confiance.
« Je vais pouvoir expérimenter la technique de Jenny. » Cette pensée génère de la curiosité.
Avec un état d’esprit à notre service, on se sent plus forte et mieux à sa place !
3. Quelles sont les raisons de votre interlocuteur de vous interrompre ?
Vous pouvez aussi essayer de comprendre pourquoi votre interlocuteur vous coupe souvent la parole : quelles sont ses raisons à lui ?
Note importante :
Cette analyse est plutôt sensible car on ne sait jamais vraiment ce qui pousse les autres à agir. Nous ne sommes pas dans leur tête.
Il est important de ne pas consacrer trop d’énergie à cette étape, car on peut rapidement se tromper ou tomber dans la surinterprétation.
Toutefois, formuler une théorie permet de donner du sens à ce qui se passe.
Plus vous connaissez la personne qui vous interrompt, plus vous vous approchez de sa vérité et plus il est facile de mener la conversation.
Émettre une hypothèse peut vous aider à trouver la force et la bonne pensée pour réagir :
- Cette personne coupe la parole à tout le monde.
C’est son mode de communication. Elle a probablement un grand besoin d’être entendue et manque de confiance en elle. Vous pouvez ainsi trouver plus facile de nourrir la pensée que cette situation est son problème, et non pas le vôtre.
- Cette personne coupe la parole aux femmes.
La société est globalement sexiste et cette personne a probablement intériorisé ces codes. Là encore, c’est son problème, pas le vôtre. Vous êtes riche de votre valeur et vous n’avez rien à prouver.
- Cette personne coupe la parole aux personnes de votre service.
Peut-être que vos services sont en concurrence ou bien ont des enjeux non corrélés. Vous pouvez vous dire qu’elle réagit ainsi car elle se sent en danger.
- Cette personne vous coupe la parole personnellement.
Si vous savez qu’elle n’agit ainsi qu’avec vous, vous pouvez penser que vous êtes au-dessus de tout ça. Ce qui compte pour vous, c’est d’être la leader que vous souhaitez incarner.
Rappelez-vous toutefois que vous pouvez toujours vous tromper, ne consacrez donc pas trop de temps à rechercher la cause de son comportement. Cette étape sert simplement à formuler des pensées qui vous inspireront le bon état d’esprit.
En résumé
Ainsi, pour bien réagir quand on se fait couper la parole, il est important d’avoir plusieurs éléments de réflexion entre ses mains :
- La conscience de notre réaction par défaut face aux interruptions
- Une ébauche de pensée intentionnelle à notre service
- Une hypothèse sur le comportement de notre interlocuteur pour puiser de la sérénité
Maintenant, passons à l’action !
Les pistes pour réagir quand on se fait interrompre
Voici mes conseils sur la manière de gérer une situation où l’on se fait couper la parole.
La préparation
Déjà, préparez-vous !
Quand vous vous rendez à un entretien ou à une réunion pendant laquelle vous savez qu’on risque fort de vous couper la parole, anticipez la situation.
Adoptez la pensée intentionnelle que vous avez choisie pour générer une émotion à votre service et rester aux manettes de la conversation.
La réaction
Au moment où on vous coupe la parole, vous avez plusieurs options pour vous imposer. Il n’y a pas de règle, pas de formule miracle : choisissez la vôtre en fonction de ce qui vous ressemble !
Vous pourriez par exemple adopter la technique de ma fille, Prune, 5 ans et demi, qui hausse le ton et se met à parler très vite quand elle perçoit que quelqu’un est prêt à lui couper la parole – elle a l’art de la monopoliser !
Vous pouvez aussi adopter une technique plus professionnelle et recadrer votre interlocuteur :
« Je n’ai pas terminé mon propos, merci de me laisser finir. »
Testez et adaptez votre réaction à ce qui sonne juste pour vous !
Le rappel de la règle
Quand une seule réaction ne suffit pas et que votre interlocuteur récidive 5 minutes après, je vous conseille de répéter la même chose, puis de rappeler la règle. Par exemple :
« Je n’ai pas terminé mon propos, merci de me laisser finir. Il est important que chacun ait la place de s’exprimer et qu’on ne se coupe pas la parole. Je t’écoute quand tu parles, j’attends que tu fasses la même chose quand c’est moi qui parle. »
Vous décrivez ici la règle selon votre propre façon de voir les choses, en mettant en avant que cette règle est respectueuse de chacun.
Le ton
Pour faire passer votre message, il est important que le ton employé soit à la fois ferme et calme, mais aussi clair et audible.
Si vous êtes en réunion, tout le monde doit pouvoir entendre.
L’objectif : Se faire entendre en tant que leader
Quand vous réagissez de manière sereine et ferme à une interruption, cela envoie un message limpide aux personnes qui vous entourent.
Gérer la réaction de la personne reprise
La personne que vous reprenez risque de réagir d’une façon que vous ne pouvez pas contrôler.
Votre rôle est de vous rappeler que vous n’êtes en aucun cas responsable de sa réaction.
Sa réaction naît de ses émotions qui sont générées par ses pensées. Vous êtes sa circonstance neutre.
Sachez toutefois que les gens qui ont l’habitude de couper la parole aux autres se font rarement reprendre. Ils ne s’en rendent parfois même pas compte et, pour eux, c’est normal.
Si vous n’aviez rien dit jusqu’à présent, ils seront surpris de vous entendre sur le sujet. Et c’est OK ! Soyez droite dans vos bottes. Soyez professionnelle.
Une fois que vous avez repris la personne, concentrez-vous sur ce qui compte vraiment : le sujet de la discussion !
Affirmer son leadership
En adoptant cette attitude, vous consolidez votre leadership :
- Vous gardez le contrôle
Vous ne réagissez pas à votre émotion : vous avez les manettes de votre leadership, vous gardez votre calme et votre sang-froid.
- Vous prenez votre place
Non, ce n’est pas OK que quelqu’un vous coupe systématiquement la parole et vous le faites savoir. Votre parole compte, vous êtes légitime, vous avez votre place ici.
- Vous communiquez sur vos valeurs
Si nécessaire et que les interruptions continuent, vous rappelez la règle de bienséance à la personne et vous en faites une généralité.
Ces attitudes restent flexibles : adaptez les mots et le ton à votre personnalité.
Et surtout prenez votre place, affirmez votre leadership !
Mon équipe de coachs et moi accompagnons très concrètement nos clientes des Leaders Ambitieuses sur ce type de problématiques. Ensemble, nous désamorçons des situations difficiles, répétitives et frustrantes qui les font se sentir toutes petites alors qu’elles ont pourtant de nombreuses idées à revendre.
Grâce au coaching, elles adoptent un autre regard sur la situation et parviennent à changer de posture pour se mettre en action.
Le résultat : des leaders plus performantes, plus confiantes et qui apprécient d’autant plus leur travail !
Devenez une leader sereine et affirmée !
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