La gestion des émotions fortes au travail - Jenny Chammas

Gérer ses émotions au travail quand on est leader

La gestion des émotions fortes quand on occupe un poste à responsabilités réclame un véritable savoir-faire.

Car c’est un fait : le quotidien des leaders n’est pas de tout repos et l’ascenseur émotionnel est parfois vertigineux !

Alors comment garder le cœur bien accroché dans ces montagnes russes ? Comment reprendre le contrôle sur ces hauts et ces bas émotionnels ?

Pour développer son leadership, il est essentiel d’apprendre à bien gérer ses émotions au travail.

Dans cet article, je vous invite à réfléchir sur le concept de montagnes russes émotionnelles… et je vous donne les clés pour reprendre les commandes du train !

Pour écouter le podcast, c’est ici : 

Les émotions fortes au travail quand on occupe un poste important

Dirigeants, managers, chefs d’entreprise : notre quotidien professionnel se déroule souvent à bord d’un véritable ascenseur émotionnel.

Quand on écoute parler les leaders sur le sujet, ils décrivent des hauts et des bas émotionnels très marqués. Ils parlent d’un phénomène qui serait inhérent à leurs postes à responsabilités :

Rencontrer un potentiel client important,

Recadrer un collaborateur,

Recevoir la nouvelle d’un contrat signé,

Et d’un autre qui tombe à l’eau…

L’implication personnelle entraîne nécessairement des émotions fortes :

Une alternance de hauts et de bas émotionnels à un rythme effréné. Une palette émotionnelle parfois très colorée dans une même journée.

Quand j’entends parler ces femmes et ces hommes, je pense à des montagnes russes : les montagnes russes émotionnelles du leader.

Comment gérer l'ascenseur émotionnel au travail ?

Je trouve que cette image résume extrêmement bien ce que nous pouvons ressentir. C’est pourquoi je pense qu’il est important d’explorer ce concept :

Pourquoi ressentons-nous ces montagnes russes émotionnelles ?

Qui conduit le train dans les profondeurs de la mine ?

Qu’est-ce qui rythme la fréquence des hauts et des bas ?

Comment faire pour ne pas avoir mal au cœur quand on est à bord ?

De quelle façon reprendre le contrôle sur le train ?

Bien gérer ses émotions fortes au travail est un atout non négligeable pour les leaders. C’est le cas lorsqu’il s’agit par exemple de négocier un contrat important ou de prendre la parole en public.

En tant que coach spécialisée dans l’accompagnement des femmes leaders, je vous invite à analyser ce qui se passe dans la machinerie !

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Les montagnes russes émotionnelles de la leader

Une montagne russe est un train qui roule sur des rails construits d’une façon bien particulière.

Il y a des montées extrêmement pentues, crantées, pendant lesquelles on sent qu’on escalade lentement la côte. Il y a des descentes à pic où le train avance à vive allure au point de nous soulever le cœur.

Il y a des loopings dans lesquels notre corps est suspendu à l’envers le temps d’un instant. Et il y a des collines qui se succèdent faites de petites montées et descentes rapides.

Il n’y a pas de ligne droite, sauf à la fin pour freiner et s’arrêter.

En tant que leader, nos émotions suivent des mouvements similaires.

Dans la même semaine, parfois même la même journée, on ressent des montées plus ou moins fortes d’émotions positives : joie, fierté, confiance, satisfaction…

Puis on vit les descentes plus ou moins violentes vers des émotions négatives : doute, frustration, découragement, stress, etc.

Quand l’intensité des émotions est forte, ce sont les pics des montagnes russes.

Quand l’intensité est plus faible, ce sont les petites collines qui enchaînent les montées et les descentes.

Parfois, la transition d’une émotion positive vers une émotion négative se fait en un instant : la vitesse du train des émotions est au plus haut, on vient de plonger vers le sol.

D’autre fois, la transition d’un état émotionnel à un autre prend plus de temps : le train ralentit.

Quelques fois enfin, on perd complètement le contrôle de nos émotions : c’est le moment du looping.

Dans les moments les plus difficiles, on est complètement accaparée par ce qu’on ressent. On se sent impuissante sur le reste : ce sont les crises de panique ou d’angoisse.

En bref, une vie émotionnelle de leader, quand on n’a pas les outils pour la gérer, ressemble à des montagnes russes.

Le 50/50 des émotions négatives et positives

Commençons par poser une base importante à prendre en compte pour la suite :

Il est naturel de ressentir des émotions positives et négatives au quotidien. C’est le 50/50 des émotions.

Les émotions positives, agréables à ressentir, ne peuvent exister que dans le contraste avec les émotions plus inconfortables.

C’est tout à fait logique : sinon, on ne pourrait pas apprécier le positif !

Ainsi, l’expérience humaine offre à chacune de vivre des états émotionnels extrêmement agréables au même titre que des états tout à fait inconfortables.

Bien gérer ses émotions fortes au travail

En moyenne, la vie est faite de 50 % d’émotions positives et de 50 % d’émotions négatives.

Ainsi, même un leader avec un état d’esprit extrêmement bien géré n’échappe pas aux 50 % d’émotions négatives. Cela fait partie de l’aventure de la vie.

C’est aussi ce qui donne de la saveur aux autres 50 % !

Qu’il y ait des hauts et des bas sur les montagnes russes de vos émotions est tout à fait normal. C’est le signe que votre cerveau et votre corps fonctionnent bien.

Le fonctionnement de l’ascenseur émotionnel

Une croyance répandue consiste à penser que ce sont les circonstances qui sont à l’origine de nos émotions. Comme si les situations, les événements, les actions des autres étaient responsables des effets de l’ascenseur émotionnel.

En écoutant les leaders s’exprimer, on voit bien de quelle façon ces éléments extérieurs les impacte :

  • Un mail apportant une mauvaise nouvelle
  • Une discussion houleuse avec un collaborateur
  • Un contrat annulé
  • Etc.

… Et on peut connaître des bas émotionnels intenses !

À l’inverse, dans la même journée, les bonnes nouvelles peuvent nous faire remonter la pente des émotions positives :

  • Un recrutement réussi
  • Un contrat signé
  • Une réunion qui se passe dans la bonne humeur
  • Etc.

On construit dans l’enfance la croyance selon laquelle nous subissons les événements extérieurs. On pense ensuite que ce sont eux qui colorent notre expérience de vie.

Quand la situation est favorable, on se sent bien. Quand elle est défavorable, on ne se sent pas bien.

Pourtant, c’est un leurre :

Nos émotions ne naissent pas en dehors de nous et en fonction de ce qui se passe à l’extérieur.

Elles ne sont pas causées par des évènements extérieurs, des situations, des personnes.

Nos émotions naissent de nos pensées, de ce que notre cerveau interprète de ces évènements extérieurs, de ces situations, de ces personnes.

C’est une différence majeure !

La mauvaise gestion des émotions au travail

Cette erreur fondamentale qui consiste à penser que nous subissons nos émotions a des effets néfastes sur notre équilibre.

En effet, quand on croit que notre état émotionnel est soumis à des forces qui nous sont extérieures, on est complètement victime des montagnes russes émotionnelles. On subit en permanence des émotions fortes qu’on n’a pas choisies.

C’est ce qui produit l’effet désagréable du « train dans les profondeurs de la mine ».

La gestion des émotions fortes quand on occupe un poste important

Dans la vie d’un leader, les informations et les changements sont constants.

C’est ce qui rend les montées et les descentes intenses. C’est ce qui fait qu’on peut changer d’état émotionnel en un claquement de doigt.

Quand on n’est pas aux commandes du train, on peut seulement se laisser balloter par le cours des événements.

Quand on n’a pas conscience que ce sont nos pensées qui sont à l’origine de nos émotions, on est juste un passager impuissant de notre vie émotionnelle.

Et, bien évidemment, cela atteint notre façon d’être leader.

Lorsqu’on se sent victime d’une situation, impuissante face aux émotions qu’on ressent, on agit le plus souvent mal. On a tendance à réagir sous le coup de nos émotions, à les éviter ou à y résister.

Et, inéluctablement, on renforce l’inconfort et on ne se comporte pas en leader exemplaire.

La réaction aux émotions

On peut par exemple réagir à la colère en criant sur nos équipes : c’est l’explosion.

On ne parvient pas à canaliser une vague de colère qui monte et on se positionne en réaction à cette émotion.

Par conséquent, on décharge notre colère sur nos collaborateurs parce qu’on ne sait pas quoi en faire. Et puis, quelques minutes ou quelques heures plus tard, on regrette intensément.

On se rend compte que ce n’est pas cette leader-là qu’on veut incarner. On peut aussi ressentir de la honte et perdre en confiance en soi.

La résistance aux émotions

Dans d’autres cas, il arrive que certaines d’entre nous entrent en résistance face à leurs émotions.

Elles résistent aux pics négatifs en faisant comme si tout allait bien, alors qu’elles ressentent beaucoup d’inconfort.

Pourtant, il y aurait bien un sujet à désamorcer. Mais on fait comme si de rien n’était. On résiste à l’émotion et en la repoussant aussi loin que possible. On imagine qu’elle va s’évaporer.

Toutefois, cela ne fonctionne pas. Au fond de soi, l’émotion est toujours là, tapie dans l’ombre. Et on sait parfaitement qu’elle surgira de nouveau dès que l’occasion se présentera, un peu comme un boomerang.

La fuite de ses émotions

Parfois, nous esquivons et nous fuyons l’émotion qui nous traverse.

Pour ne pas la ressentir, on se réfugie simplement ailleurs : sur les réseaux sociaux, dans les placards à gâteaux… Ou dans un dossier très opérationnel alors qu’on avait prévu de travailler sur la stratégie.

Cette position de fuite nous évite d’avoir à faire face à l’inconfort. Mais, là non plus, l’émotion ne disparaît pas : elle se tient toujours prête à remonter à la surface.

Dans ces trois cas, on vit de plein fouet les montagnes russes émotionnelles.

Non seulement on ressent de l’inconfort, mais notre façon de gérer les émotions qui nous traversent renforce cet inconfort.

Or, en tant que leader, on ne peut pas être simplement une passagère du train sur la montagne russe.

On a besoin d’être aux commandes pour montrer l’exemple à nos équipes. On doit pouvoir inspirer les autres, faire tourner notre entreprise, décider et mener.

C’est cette position qui fait de nous la leader qu’on souhaite incarner.

Comment mieux gérer ses émotions fortes au travail

La bonne nouvelle, c’est que les commandes du train sont à votre disposition !

Vous ne pourrez pas échapper aux rails et au parcours sur les montagnes russes. Nous en parlions en préambule : la vie c’est 50 % d’émotions positives et 50 % d’émotions négatives. On ne peut pas contrôler les circonstances et les événements extérieurs.

En revanche, vous pouvez ralentir le train pour gagner en conscience sur ce que vous traversez. Et ce faisant, vous amoindrissez l’intensité des émotions et de l’inconfort.

Vous avez la tête qui tourne dans les montagnes russes ?

C’est que le train va trop vite et que vous avez la sensation d’être impuissante face à vos émotions.

C’est le signe qu’il faut activer le frein !

Vous avez le contrôle sur votre façon de vivre vos émotions

Vous pouvez accepter les émotions qui se présentent à vous et les accueillir comme telles.

L’accueil des émotions négatives

Quand vous êtes en colère, frustrée ou découragée, vous pouvez prendre le temps de reconnaître qu’une émotion vous traverse.

Une émotion, c’est une vibration dans le corps.

Rien de plus. Rien de moins. 

Une émotion est inoffensive, elle ne représente aucun risque dans votre vie. Elle vous traverse pour plus ou moins longtemps, puis elle passe, simplement.

La plupart du temps, on aimerait ne ressentir que des émotions positives. Alors, on se bat contre les émotions inconfortables et, se faisant, on renforce l’inconfort.

Alors que vivre une émotion négative, c’est ressentir des sensations inconfortables dans notre corps pour un moment seulement. Et ça, nous en sommes toutes capables !

Accueillir ses émotions pour mieux les gérer

Accepter les émotions négatives au même titre que les émotions positives est libérateur.

Cela nous permet d’accueillir toutes les émotions qui se présentent à nous, quelle que soit leur nature.

Cela nous permet de choisir de façon consciente comment les vivre et y réagir plutôt que les subir.

Cela nous donne l’espace de reconnaître les émotions qui se présentent et de les accueillir. On accepte qu’elles soient là et on continue la journée avec elles.

En développant cette conscience et cette acceptation, on reprend le contrôle sur les commandes du train.

On régule la vitesse et l’intensité de notre vécu.

On prend du recul sur ce qui nous traverse.

On s’ouvre la possibilité de questionner toutes les pensées qui génèrent nos émotions.

Les montagnes russes émotionnelles font partie de l’aventure de tout leader.

La grande différence qu’on peut créer pour soi, c’est d’apprécier le voyage ou d’en ressortir avec la tête qui tourne et la nausée.

Les deux expériences nous sont accessibles ! La différence réside dans l’accueil ou non des émotions.

S’exercer à accueillir ses émotions

Pour progresser dans la gestion de vos émotions fortes au travail, je vous invite à réfléchir à ce concept de montagnes russes émotionnelles.

Identifiez les moments où vous avez le sentiment d’être à bord du train sans pouvoir le contrôler :

Quelles sont les émotions que vous ressentez dans ces cas-là ?

Pourquoi ?

À quoi cela ressemblerait de les accueillir ?

Pour aller plus loin dans votre réflexion, je vous propose un exercice complet sur le sujet dans mon article Bien vivre ses émotions au travail.

Bien gérer ses émotions est bon et même essentiel pour le leadership.

C’est pourquoi nous travaillons en profondeur sur le sujet au sein de notre programme Leaders Ambitieuses. Notre objectif : vous donner toutes les clés pour incarner la leader que vous rêvez de devenir tout en préservant votre équilibre personnel.

Reprenez les commandes !

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Cités dans cet épisode

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réalisé par Arnaud S. | musique-imaginaire.com

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