Comment se sentir légitime à un poste à responsabilités quand on est jeune ?
Trop jeune pour être chef, vraiment ?
Le sentiment de légitimité à un poste important n’est pas toujours évident à développer. Surtout quand on se sent un peu seule en tant que jeune personne, en tant que femme ou les deux. Surtout quand il nous arrive de recevoir des remarques à ce sujet !
Dans cet article, je souhaite vous aider à surmonter l’une des plus grandes difficultés d’une jeune manager ou d’une jeune membre de CoDir : le syndrome de l’imposteur.
Pour cela, il est important de détacher trois choses :
- Les remarques que vous pouvez recevoir
- Les pensées désagréables que vous développez
- Les réactions à avoir pour vous faire respecter au travail
Vous allez voir qu’on entretient beaucoup de pensées préconçues qui peuvent nous handicaper !
Pour écouter le podcast, c’est ici :
La question de la jeunesse et de la légitimité à un poste important
Vous a-t-on déjà pris pour une stagiaire alors que vous siégez au CoDir ?
Vous a-t-on déjà fait des réflexions sur votre âge au regard de votre responsabilité ?
« Oh ! Je ne m’attendais pas à voir quelqu’un de si jeune à ce poste. »
Face à ces remarques déstabilisantes, vous êtes-vous déjà posé la question de votre légitimité ?
Beaucoup de mes clientes me disent se sentir illégitimes quand elles occupent un poste à responsabilités :
Je suis la seule femme.
Je suis la plus jeune.
Je suis la seule personne de couleur au CoDir.
Etc.
Souvent, ce constat va de pair avec la croyance qu’on remet en doute leurs compétences.
Ces femmes, pourtant parfaitement formées et efficaces à leur poste, peuvent en venir à questionner leur légitimité à tout point de vue.
Si cela vous est également arrivé, voici ce que j’aimerais vous dire :
Vous n’êtes pas la seule jeune femme à un poste important
Car oui, c’est un sujet qui revient très souvent.
Et c’est une bonne nouvelle : il y a bien des jeunes femmes au sein des CoDir !
Vous êtes loin d’être la seule à être confrontée à cette situation. Même si, je le conçois, il y a encore beaucoup d’efforts à faire pour atteindre la parité, le monde change.
Il est grand temps !
Vous pouvez travailler votre sentiment de légitimité
Autre bonne nouvelle : vous avez du pouvoir sur votre sentiment de légitimité au travail !
Le trouble ressenti à la réception de ces remarques désagréables peut être amoindri. L’interprétation que vous faites de certains mots, la façon dont vous les recevez : cela se travaille. Le syndrome de l’imposteur n’est pas une fatalité !
Ce n’est pas une remarque qui doit remettre en question votre légitimité. Et dans cet article, je peux vous aider à y faire face.
Avant tout, j’aimerais poser les bases préalables à cette réflexion.
Il y a deux choses sur lesquelles je voudrais insister avant que nous commencions :
1. Nous nous concentrerons sur votre zone de contrôle
Ce que pensent ou disent les autres est, en grande partie, en dehors de votre contrôle. C’est pourquoi je vais surtout m’intéresser ici à votre zone de contrôle :
Ce que vous pensez des remarques que vous recevez.
Ce que vous ressentez lorsque vous les entendez.
Comment vous y réagissez quand on les formule.
Si on pouvait changer le comportement des gens, je n’hésiterais pas à vous en donner la clé !
Mais comme c’est impossible, nous nous concentrons sur les domaines où vous pouvez véritablement agir.
2. Nous ne traiterons pas des remarques racistes et sexistes
Dans cet article, je ne parle pas de la manière de traiter les remarques à caractère sexiste ou raciste.
Bien sûr, malheureusement, de tels comportements existent. Quand vous faites face à ce genre de situation, même si vous ne pouvez contrôler ce que font ou disent les autres, je vous conseille de ne pas laisser passer.
Répondez, protégez-vous, faites-vous accompagner : ce sont des comportements punissables et vous n’avez pas à les subir.
Maintenant que les bases sont posées, je vais déployer cette réflexion en trois axes :
- Les remarques en elles-mêmes en tant que circonstances extérieures
- Ce que vous pensez de ces remarques et ce qu’elles provoquent en vous
- La manière dont vous y réagissez
Vous pouvez reprendre les choses en main !
1. Les remarques sur l’âge : Trop jeune pour être chef, vraiment ?
Les remarques sont une succession de mots. Ni plus, ni moins.
Les remarques que formulent les autres à votre encontre sont des circonstances neutres.
Quand on pense que vous êtes stagiaire alors que ce n’est pas le cas, c’est une circonstance neutre.
Autrement dit, cela ne dit rien de vous, mais tout de la personne qui exprime cette pensée :
- Ses filtres d’analyse,
- Son conditionnement social,
- Sa vision des postes de directions,
- Ses fantasmes sur le monde de l’entreprise,
- Etc.
Face à tout cela, il est intéressant de se demander :
Qu’est-ce c’est, être jeune ? Quelle limite posez-vous ?
À partir de quel âge n’est-on plus jeune ?
À quel âge pensez-vous devenir légitime ?
Quel serait le bon âge pour entrer dans un CoDir ?
Et combien pour un ComEx ?
Quand on commence à se poser la question en ces termes, l’absurdité saute aux yeux.
L’âge n’a pas d’importance : ce qui compte c’est le résultat !
Je vous invite à vous bâtir une cloche en verre, une bulle pour vous protéger des remarques. Imaginez simplement qu’elles rebondissent sans vous atteindre.
Ce ne sont que des mots, des circonstances neutres. C’est quelqu’un qui exprime une opinion sur votre âge, en fonction de sa façon de voir le monde.
L’âge n’est qu’un chiffre et peut-être, un nombre de rides et de cheveux blancs. Mais ce n’est rien d’autre.
Et ça ne détermine en aucun cas votre légitimité !
2. Les pensées et le sentiment d’illégitimité au travail
Le doute et le sentiment d’illégitimité naissent quand pensez quelque chose d’une remarque que vous recevez. Quand vous formulez une pensée à propos d’une circonstance neutre.
Ce n’est pas la remarque qui vous fait douter : c’est ce que vous choisissez d’en penser.
Bien souvent, je constate qu’on accorde trop d’importance aux mots des autres.
Pourquoi choisir de penser qu’on remet en question vos compétences quand la seule chose qui a été dite, c’est que vous êtes jeune ?
La personne pense peut-être en effet que vous êtes « trop jeune pour un poste à si grandes responsabilités ».
Mais elle pense peut-être en réalité : « c’est impressionnant de réussir aussi jeune ! »
Vous ne savez pas ce qu’elle pense. Vous ne pouvez pas le savoir.
Et même si vous saviez, même si elle estime que vous êtes trop jeune, pourquoi lui donner raison ?
La légitimité ne vient pas de l’extérieur, des opinions et des remarques.
Votre légitimité naît à l’intérieur :
Ce que vous pensez des remarques que vous recevez.
Ce que vous ressentez lorsque vous les entendez.
Comment vous y réagissez quand on les formule.
Donnez-vous assez de crédit pour autoriser les autres à se tromper sur vous !
Qu’ils puissent dire des choses qui vous semblent inconfortables, sans que cela ait de conséquence sur votre confiance en vous.
Quand j’étais au CoDir d’une entreprise de mode en expatriation, j’ai de nombreuses fois été la seule femme au milieu d’hommes.
Je me souviens en particulier d’un dîner pendant lequel j’étais la seule femme avec cinq hommes, tous plus âgés que moi.
Personne à ce dîner ne m’a fait de réflexion sur mon âge. Mais j’ai été sidérée de constater qu’on me demandait ce que j’allais faire pendant les vacances alors qu’on parlait à mes homologues masculins de stratégie de vente.
Sur le coup, j’ai pensé qu’ils sous-estimaient mes compétences parce que j’étais jeune et que j’étais femme. Je ruminais intérieurement, je doutais de moi, j’avais peur de dire une bêtise… Bref, j’alimentais une conversation intérieure stérile qui m’emmenait bien loin de la leader que j’aurais aimé être à ce moment-là.
À aucun moment je n’ai envisagé qu’on me parlait vacances par simple maladresse. Peut-être était-ce quelqu’un qui n’avait pas l’habitude de travailler avec une femme aussi jeune à ce poste.
Je n’ai pas non plus envisagé que cette question était neutre et ne disait absolument rien de moi, ni de mon âge. Elle parlait simplement des vacances.
J’avais le loisir, si je le souhaitais, de ne pas répondre et de ramener la discussion vers la stratégie.
Mais je ne l’ai pas fait car j’ai douté de moi. Avec le recul, je vois bien que ce sont mes pensées qui m’ont fait douter de ma légitimité, pas la question des vacances.
Il est nécessaire de dissocier ce que nous dit quelqu’un de ce qu’on pense de soi et de sa légitimité.
Se sentir illégitime empêche d’être la leader qu’on souhaite être : c’est un sentiment qui nous épuise, nous limite.
Alors pensez-y avec du recul :
Pourquoi choisir de penser le pire de votre âge quand vous pourriez en penser le meilleur ?
On vous prend pour une stagiaire ? Et alors ? Être au CoDir et être jeune, c’est montrer l’exemple. C’est montrer à toutes les femmes que c’est possible aussi pour elles.
Cela peut être un grand sujet de fierté.
Tournez cette situation en positif !
3. La façon de réagir pour se faire respecter au travail quand on est jeune
Alors, comment gérer les problèmes de légitimité liés à l’âge ?
1. Se rappeler les raisons de sa légitimité
Je vous conseille de vous rappeler à tout moment les raisons pour lesquelles vous êtes légitime. Quel que soit votre âge.
De quoi êtes-vous fière dans votre carrière ?
Qu’avez-vous accompli à votre poste ?
Qu’est-ce qui fait de vous une professionnelle légitime ?
Vous voyez : votre âge n’a rien à voir avec cela !
2. Préparer sa répartie
Souvent, l’inconfort face à une remarque sur l’âge naît car on ne sait pas quoi répondre.
Alors je vous suggère tout simplement de préparer une réponse à dégainer.
Quelle est la réponse que vous auriez aimé pouvoir donner sur le moment ?
Vous pouvez l’imaginer maintenant et vous entraîner à la dire. Et croyez-moi, l’humour fonctionne toujours dans ce genre de situation !
Quand vous êtes prête : pas besoin de répartie, c’est votre botte secrète.
Le sentiment de légitimité est l’un de nos principaux axes de travail dans notre programme Leaders Ambitieuses. Notre objectif : vous donner toutes les clés dont vous avez besoin de devenir la leader épanouie et équilibrée que vous rêvez d’incarner.
Faites-vous confiance : la légitimité n’a pas d’âge !
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