Certaines décisions paraissent anodines, d’autres sont profondément déstabilisantes. Dans les deux cas, elles impliquent une chose : faire un choix conscient, aligné avec ses valeurs. C’est un enjeu central du leadership que d’assumer ses choix, même lorsqu’ils nous confrontent à des zones d’inconfort.
Pour écouter le podcast, c’est ici :
Face à une décision difficile, notre cerveau cherche presque toujours à éviter l’inconfort. Il nous oriente vers ce qui est familier, ce qui demande le moins d’énergie, ce qui réduit les risques immédiats. Ce réflexe est biologique : il protège notre équilibre émotionnel et notre énergie mentale. Pourtant, il nous prive aussi parfois d’une opportunité de transformation.
Prenons l’exemple de Cécile, une cliente en coaching. À son retour de congé maternité, elle découvre que ses responsabilités ont été redistribuées.
Deux options s’offrent à elle : rester dans une entreprise qui ne reconnaît plus sa valeur, ou postuler pour un poste à l’étranger, un rêve de longue date.
Les deux voies sont inconfortables. Mais l’une est synonyme de renoncement, l’autre d’audace. C’est en choisissant cette seconde voie, pourtant plus exigeante, que Cécile s’est rapprochée d’une vie qui lui ressemble davantage.
L’enjeu ici n’est pas de choisir systématiquement l’option la plus difficile. Mais de reconnaître l’inconfort pour ce qu’il est : un indicateur. Il signale que quelque chose compte pour vous. Il peut aussi révéler la présence d’un biais émotionnel— la peur de l’échec, de ne pas être à la hauteur, d’être jugée… Ces projections mentales nous freinent alors qu’elles ne reposent souvent sur rien de tangible.
Nos décisions sont fréquemment influencées par la recherche de confort immédiat. C’est ce qu’on appelle le biais d’actualisation hyperbolique : la tendance à privilégier une récompense courte plutôt qu’un bénéfice long terme. C’est ce même biais qui nous pousse à arrêter de procrastiner… demain. Ou à rester dans une situation que l’on connaît, même si elle ne nous convient plus.
Le célèbre Stanford Marshmallow Test l’a montré : les enfants capables de retarder leur gratification immédiate pour obtenir une meilleure récompense plus tard ont développé, à l’âge adulte, une meilleure gestion de leurs émotions et une plus grande réussite professionnelle.
Ce principe est valable à l’âge adulte : prendre une décision inconfortable aujourd’hui, c’est parfois se donner les moyens de vivre mieux demain. C’est changer ses habitudes, accepter une transition temporairement difficile pour obtenir plus d’alignement, de liberté ou d’impact à long terme.
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Diriger avec recul, confiance et alignement
Comment savoir si vous évitez une décision importante ? Voici quelques signes :
Prenons l’exemple de Marie, une dirigeante en coaching qui ressentait un malaise croissant vis-à-vis d’un collaborateur. Elle évitait la conversation, de peur de briser l’équilibre apparent de l’équipe. Ce n’est que lorsqu’elle a osé confronter cette tension qu’elle a pu rétablir une dynamique plus saine. L’inconfort de la discussion a libéré une énergie précieuse.
Parfois, assumer ses choix revient à poser des limites, prendre des décisions difficiles, ou dire non à des opportunités séduisantes mais éloignées de ses objectifs. Et c’est précisément dans ces moments-là que se construit votre posture de leader.
Il ne s’agit pas de dire que le confort est mauvais ou que l’inconfort est toujours un bon choix. Parfois, ne pas changer est ce dont vous avez besoin : préserver votre énergie, protéger un équilibre fragile, rester dans un environnement rassurant pour un temps.
La clé est de choisir avec conscience, en pleine lucidité de ce que vous gagnez et de ce que vous perdez. Une décision confortable n’est problématique que lorsqu’elle est prise par peur ou par automatisme. À l’inverse, une décision difficile peut devenir un catalyseur de transformation… si elle est alignée avec vos aspirations profondes.
“Parfois, c’est en acceptant l’option la plus exigeante que l’on enclenche un changement durable — quand elle est alignée avec ce qui compte profondément pour nous.”
Voici quelques repères pour vous aider à assumer une décision difficile :
Assumer ses choix, ce n’est pas toujours aller plus vite, plus fort, plus loin. C’est apprendre à écouter ce qui vous met en tension, à en décoder les causes, et à avancer avec intention.
Le leadership, c’est aussi cela : décider, pas toujours parce qu’on est sûre de soi, mais parce qu’on a pris le temps d’écouter, de ressentir, et d’agir avec justesse.
Alors la prochaine fois que vous êtes face à un choix inconfortable, posez-vous cette question :
“et si c’était précisément là, dans cet inconfort, que se trouvait la clé de mon évolution ?”
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