La prise de parole dans un cadre professionnel est un exercice très largement redouté… Et c’est surtout le cas chez les femmes !
Beaucoup estiment que prendre la parole leur est particulièrement difficile. Il ne s’agit pas seulement de prise de parole en public ou de discours : le problème s’étend souvent à la participation aux réunions, à la réalisation de présentation ou même à certains entretiens en 1v1.
Alors pourquoi est-il si difficile pour les femmes d’entreprendre et de réussir une prise de parole professionnelle ?
Et surtout, pourquoi serait-il capital pour elles de développer leurs compétences d’oratrice ?
Tout n’est pas seulement question de technique !
Comment vous sentez-vous lorsque vous devez prendre la parole dans le cadre professionnel ?
Au travail, les occasions ne manquent pas de devoir vous exprimer devant les autres :
Quelles émotions vous traversent dans ces moments-là ? Avant de prendre la parole ? Et pendant la prise de parole ?
… Mais aussi, quelles émotions apparaissent quand vous n’osez tout simplement pas ?
Que ressentez-vous ?
Du stress, du trac, de l’illégitimité ?
De la confiance, de la conviction ?
Je vous invite, là, tout de suite, à dresser un état des lieux.
Car si j’ai choisi de traiter ce sujet aujourd’hui, c’est parce que la parole des femmes reste problématique : trop peu exprimée, trop peu entendue, trop peu écoutée.
Et pourtant, dans le cadre professionnel, la parole est une clé essentielle pour leader des équipes, créer des résultats et réussir à atteindre ses objectifs.
Selon une étude de l’Institut National de l’Audiovisuel, en 2022, le temps de parole des femmes à la télé et la radio était de 36 %.
Pourtant, les femmes représentent 44 % des personnes présentes à l’antenne et 52% de la population totale en France.
Ces chiffres donnent un petit aperçu du problème, rien que dans un monde où la parole est un métier.
Alors qu’en est-il à votre échelle ? À votre poste ? Dans votre quotidien professionnel ?
Est-ce que vous vous censurez ?
Si oui, quand et pourquoi ?
Osez-vous dire ou non ce que vous pensez ?
Osez-vous donner vos idées, vos positions ?
Osez-vous prendre la parole ?
Face à qui êtes-vous à l’aise ou ne l’êtes-vous pas ? Et pourquoi ?
Si je vous pose ces questions ce n’est pas pour vous stigmatiser, mais bien pour vous aider à prendre conscience du sujet pour vous-même.
Parce que ne pas prendre la parole, ne pas être à l’aise pour le faire, ne pas se faire confiance pour dire ce qu’on pense à un coût. Et ce coût est très élevé.
Et évidemment, qui le paye ? Ce sont majoritairement les femmes.
Alors pourquoi les femmes prennent peu la parole ? Ou simplement, pourquoi ne prennent-elles pas assez la parole en comparaison des hommes ?
Je suis convaincue que bien comprendre un problème et mettre de la conscience sur le sujet, c’est déjà faire un pas vers le changement.
De tout temps, les leaders et décideurs publics ont toujours été des hommes.
Les femmes étaient reléguées au foyer. Et même si beaucoup d’entre elles prenaient la parole dans l’intimité du foyer, elles restaient sous la tutelle de leur mari, de leur père ou de leur frère.
Les femmes n’avaient pas leur mot à dire. Elles n’avaient pas leur propre argent, n’avaient pas le pouvoir de décider pour leur vie, ne pouvaient pas travailler… Elles étaient soumises à l’homme.
Cette histoire a laissé des traces dans les représentations mentales et dans les habitudes de la société. Des traces que l’on constate encore largement aujourd’hui à plusieurs niveaux, et ce dès l’enfance.
Se débarrasser du poids de cette histoire patriarcale millénaire prendra du temps.
Les femmes sont socialisées pour être sages et gentilles. Pour ne pas faire de vagues. Pour ne pas parler fort.
Il est assez affligeant de continuer à entendre qu’il existe des différences naturelles et innées entre petites filles et petits garçons :
Les garçons seraient plus turbulents, et on trouve cela normal.
Les petites filles seraient plus calmes, et on trouve cela normal.
Un enfant dont le caractère ne correspond pas aux normes son sexe peut d’ailleurs être perçu comme étrange ou inconvenant.
Pourtant, jusqu’à preuve du contraire, les comportements des enfants ne sont pas déterminés par leur physiologie, mais bien par leur socialisation !
Personnellement, ma fille est plus turbulente que mon garçon. Mais elle est encore en maternelle : que se passera-t-il d’ici 3 ou 4 ans, quand elle aura traversé quelques années de primaire ?
J’ai récemment fait l’expérience de venir présenter mon métier à la classe de CE2 de mon fils.
Les garçons parlaient plus fort, ils se poussaient pour pouvoir dire haut et fort ce qu’ils pensaient. Les filles étaient calmes, parlaient à voix basse.
J’ai aussi enregistré un podcast avec eux, où chacun pouvait dire en quoi il ou elle était fort·e.
Seuls quelques garçons ont employé le terme « très » fort. Et une grande majorité d’entre eux parlaient plus fort que les filles… Dont il fallait que j’approche le micro, parce que la plupart murmuraient leurs réponses.
Nous sommes en 2023, dans une classe avec une maîtresse plutôt féministe et, pourtant, ces schémas se jouent déjà.
Si on laisse les choses se faire telles qu’elles, les schémas se reproduisent 20 ou 30 ans plus tard, dans la vie professionnelle. C’est la logique même !
Les femmes parleront moins et moins fort. Les hommes, davantage, et plus fort.
Notre histoire patriarcale et notre socialisation en tant que femme ancrent des habitudes qui nous semblent intrinsèques. Peu à peu, on se crée une zone de confort dans la discrétion.
Dès lors qu’on en sort – ou qu’on essaie d’en sortir –, tout un tas de pensées poison viennent s’inviter dans notre tête :
Tous ces sujets de coaching, je les aborde chaque semaine sous différents angles.
Ces pensées génèrent des émotions négatives : peur, illégitimité, inadéquation, honte…
Et ces émotions rendent la prise de parole moins percutante. Dans le pire des cas, elles la bloquent, et on n’ose finalement pas s’exprimer.
Au final, souvent, il ne suffit pas d’apprendre des techniques de prise de parole ou de suivre des conseils. Certes, savoir respirer, se tenir droite ou se concentrer sur son objectif peut grandement aider, ponctuellement…
Mais c’est bien dans les pensées et les émotions que se trouve la racine du problème : ce sont elles qui rendent si inconfortable la prise de parole.
Dernier point, qui découle des précédents :
En raison d’une histoire patriarcale bien ancrée, d’une socialisation qui pousse à la discrétion et de leurs pensées poisons… les femmes ne développent pas suffisamment leurs compétences dans la prise de parole en public.
Ce système affecte directement nos prises de parole professionnelles, car il induit un cercle vicieux dans lequel on se censure sans même y penser.
En conséquence, on ne développe pas la compétence à la prise de parole d’une façon qui pourrait nous servir au quotidien.
On fait avec les moyens du bord, mais on n’est jamais pleinement satisfaite de nos interventions orales au travail. Finalement, on évite d’investir ce champ.
Et c’est ainsi que, lors d’une prise de parole importante :
Un vaste mécanisme psychologique est à l’œuvre derrière le fait que les femmes prennent moins la parole que les hommes.
Et ici, je ne parle même pas des raisons systémiques qui poussent les femmes à se taire :
Le fait qu’on leur coupe davantage la parole qu’aux hommes
Le fait que, jusqu’à très récemment, on les invitait moins à s’exprimer sur les plateaux TV, dans les colloques ou ailleurs
Le fait que, souvent, leur parole est dévalorisée
Ces phénomènes sociaux sont des réalités.
Mais ici, ce n’est pas mon propos : même si le système doit changer (et c’est en cours), ce n’est pas quelque chose que nous pouvons contrôler ici et maintenant.
Le fait que les femmes prennent trop peu la parole dans l’espace professionnel et public a un coût. Un coût pour les femmes et plus généralement pour la société.
Les femmes doivent apprendre à développer leurs compétences d’oratrices, car le silence leur coûte trop cher. Le silence, mais aussi simplement le fait de ne pas être à l’aise dans leurs prises de parole.
Ne pas s’exprimer suffisamment ou suffisamment bien revient à ne pas être assez visible ou passer pour quelqu’un qui manque de leadership.
Quand cela se reproduit régulièrement, par exemple lors d’une réunion au Comex ou au Codir, ce sont des opportunités qui s’échappent. Cela peut nous coûter un poste, alors même qu’on serait compétente pour l’obtenir.
J’ai vu des femmes refuser des interventions en public par peur de ne pas y arriver, et donc refuser la visibilité et l’impact qui vont avec.
Savoir prendre la parole en public, c’est travailler très concrètement son leadership et s’ouvrir des opportunités.
Ne pas s’affirmer peut aussi mener à ne pas obtenir ce que l’on souhaite :
… Car pour obtenir tout cela, il faut savoir le demander !
Quand on ne s’impose pas, on risque de devoir sans cesse se conformer à des décisions qui ne vous conviennent pas. Et cela, sans même avoir essayé de mettre son grain de sel, d’avoir de l’impact.
Des prises de parole réussies permettent de se faire entendre, de transmettre sa conviction sur des sujets qui nous tiennent à cœur.
C’est ce qui nous permet aussi de faire avancer les choses dans notre sens.
Quand on pense qu’on devrait davantage prendre la parole sans y arriver, on perd peu à peu en confiance et en estime de soi.
Reprendre la main sur le sujet et se sentir satisfaite après une intervention a l’effet inverse : on se renforce positivement.
On s’estime davantage capable de leader et d’impacter notre environnement professionnel, ce qui a aussi de l’effet sur nos résultats.
La parole est nécessaire pour faire passer des idées, déléguer et donner du feedback.
Quand on craint de s’exprimer face aux autres, on développe dans le même temps des difficultés à manager une équipe d’une façon efficace.
Une trop grande discrétion dans l’exercice de notre mission entache certainement aussi nos résultats.
Développer ses compétences dans la prise de parole, c’est s’améliorer en tant que leader et apprendre à mieux manager ses équipes.
Nous évoluons dans un système qui s’entretient et se reproduit.
Si peu de femmes prennent la parole, alors les femmes qui les regardent osent moins. Le manque de role model maintient le statu quo, et on reproduit ce qui existe déjà. Cela vaut même dans les secteurs où la parole est un métier.
Faire le choix de développer ses compétences d’oratrices, c’est aussi, à son échelle, faire en sorte que les choses changent pour toutes les femmes.
Si vous vous reconnaissez des difficultés à prendre la parole en public, sachez que ce n’est pas une tare ! C’est probablement le cas de la plupart des femmes qui me suivent et me lisent.
Il y a des leaders fabuleuses et impactante qui ne se sentent pourtant pas à l’aise et se censurent parfois. Elles en payent le prix, parfois même sans le savoir.
Je coache beaucoup sur le sujet de la prise de parole au sein de notre programme de coaching Leaders Ambitieuses.
À l’issue de la formation, nos clientes remplissent un questionnaire et nous disent ce qui a changé dans leur vie professionnelle. Très souvent, il ressort qu’elles n’ont plus peur de dire ce qu’elles pensent et de prendre la parole.
Pourtant, avant de se faire coacher, ces femmes leaders avaient accompli beaucoup dans leur carrière. Certaines avaient même l’habitude de prendre la parole dans leur quotidien professionnel.
La capacité à s’exprimer en public reste une compétence trop sous-estimée par les femmes.
Nous ne l’investissons pas assez car nous faisons face à des barrières externes systémiques ET à des barrières internes.
Sauf que réussir ses prises de parole est un véritable atout pour une carrière, pour avoir de l’impact, pour incarner pleinement son leadership et ses idées. C’est aussi une qualité indispensable pour valoriser son profil.
Il est temps, chères leaders, de dresser un état des lieux de votre capacité et de votre aisance à parler. À dire ce que vous pensez. À prendre la parole dans le cadre professionnel.
Où en êtes-vous ?
À quel point vous censurez-vous ou pas ?
Est-ce seulement un sujet pour vous ?
Pourquoi ?
Je suis convaincue du pouvoir de la parole. Mais je vois trop de femmes gommer leur potentiel derrière un silence ou un discours peu maîtrisé.
C’est pourquoi nous avons créé chez Coachappy une toute nouvelle formation : Réussir ses prises de parole : 6 semaines pour exprimer ses idées sans stress et convaincre avec confiance.
Si vous pensez que vous avez des choses à améliorer dans vos prises de parole, alors cette formation est faite pour vous. Nous vous donnons toutes les clés pour lever vos barrières et vous formons à une prise de parole efficace et impactante.
Chères leaders, à vous la parole !
Prête à découvrir ce qui vous manque pour réveiller l’oratrice qui sommeille en vous ?
Inscrivez-vous pour commencer le quiz !